Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Gabon D'abord
7 janvier 2008

Obama va caser la Barack ?

source: le monde

Change, change, change ! Les derniers jours de campagne dans l'Etat du New Hampshire, pour la deuxième primaire d'importance, mardi 8 janvier, dans le processus de désignation des deux grands candidats à l'élection présidentielle américaine, ont été dominés par un seul slogan, tant du côté démocrate que du côté républicain : l'Amérique veut du changement. Sur le plan intérieur, alors que les économistes se demandent si le pays entre en récession où s'il y est déjà plongé ; et en politique étrangère, les Etats-Unis semblant subir davantage que maîtriser les événements.

Cette irruption consensuelle de la nécessité du changement est un succès pour le sénateur démocrate de l'Illinois, Barack Obama, qui en a fait son credo en martelant deux idées-forces  : "retrouver la confiance" et "faire de la politique autrement", pour finalement distancer largement, dans son camp, la sénatrice de New York, Hillary Clinton, dans l'Iowa, le 3 janvier. Cela n'en fait pas le vainqueur final, mais il est devenu celui qui détermine le tempo de la campagne.

A beaucoup, particulièrement parmi les jeunes et les "déçus de la politique", M. Obama, 46 ans, paraît inspiré, porteur d'espoir. A ceux qui évoquent son inexpérience, ses partisans rappellent que John Kennedy, l'homme qui avait fait souffler un vent nouveau sur l'Amérique, avait été élu, en 1960, à 43 ans. "Le phénomène Obama est une réalité, écrivait, samedi, Bob Herbert, chroniqueur au New York Times. Il a l'air authentique. Quand il rit, vous avez le sentiment que c'est parce que c'est drôle." Du côté républicain, l'émergence de l'ex-gouverneur de l'Arkansas, Michael Huckabee, qui l'a également emporté dans l'Iowa après avoir critiqué "l'arrogance" américaine en matière de politique étrangère, est venu conforter l'idée que les Américains attendent un nouveau visage autant qu'un homme de convictions.

Samedi avaient lieu les deux derniers débats d'avant scrutin. Change, change, change… Hormis le sénateur républicain de l'Arizona, John McCain, chacun a tenté de démontrer qu'il était incarnait le changement. Mitt Romney, ex-gouverneur du Massachussetts, a tancé ses adversaires : ils feraient bien de ne pas mépriser cet aspect, leur a-t-il lancé ; sinon, M. Obama pourrait réserver au candidat républicain la même surprise que celle que connaît Mme Clinton. Sourire en coin, M. McCain a susurré qu'effectivement, M. Romney est "le candidat du changement". Une partie de la salle a éclaté de rire devant cette allusion au fait que l'ancien gouverneur a changé d'avis plusieurs fois sur divers grands thèmes de la campagne.

Lors du débat démocrate, Mme Clinton a fini par perdre patience. Le changement ? Oui, mais avec quel contenu ? "Changer" les choses, ce n'est pas "discourir", c'est agir, c'est savoir gouverner, a-t-elle clamé. M. Obama a laissé John Edwards, ancien sénateur de Caroline du Nord, répondre : ceux qui critiquent les partisans du changement sont toujours "des tenants du statu quo".

Le scrutin dans le New Hampshire, où les "indépendants" peuvent voter, est déterminant pour plusieurs candidats, et d'abord pour Mme Clinton, distancée par M. Obama dans les sondages. Qu'elle l'emporte finalement, et sa candidature sera relancée.

Qu'elle soit à nouveau devancée, et toute sa stratégie de campagne en pâtira, sachant que M. Edwards a montré, samedi, qu'en cas d'échec personnel, il apportera son soutien, vraisemblablement, au sénateur de l'Illinois. Chez les républicains, M. Romney joue gros. Il avait beaucoup misé sur deux succès initiaux. Or il a échoué dans l'Iowa. Un nouvel échec pourrait lui être fatal. M. McCain joue également une partie essentielle. Considéré, il y a encore trois mois, comme ayant perdu toute chance, il attend énormément du scrutin dans le New Hampshire, où il est donné en tête (32 % des intentions de vote, contre 24 % pour M. Romney). Déjà candidat il y a huit ans, M. McCain l'avait alors largement emporté, dans cet Etat, avant d'être défait ultérieurement par George Bush. S'il gagnait de nouveau, sa candidature pourrait redevenir d'actualité, même si, à 71 ans, élu depuis 1982, il est, de tous les candidats, le moins à même d'incarner le "changement".

Publicité
Commentaires
Publicité
Gabon D'abord
Derniers commentaires
Publicité