Kolelas : place aux spéculations

Mardi 18 octobre, 9h45

Que devient M. Kolélas ? L’opposant congolais est rentré à Brazzaville où une procédure d’amnistie devrait être ouverte pour lui, à la faveur du rapatriement de la dépouille de son épouse décédée à la fin du mois dernier à Paris. Depuis son retour au Congo où une foule de 3 à 4000 personnes s’est déplacée à l’aéroport pour l’accueillir, jusqu’à l’enterrement de Ma Ngoudi, son épouse de près de 50 ans, M. Kolélas n’est pas réellement apparu en public : une voiture banalisée l’a récupéré dès qu’il a foulé le sol congolais après huit ans d’exil; puis les militants et sympathisants de son parti ont été tenus à distance du cimetière du centre-ville par une forte présence militaire.

Dès lors certains s’impatientent pendant que d’autres spéculent. L’ancien Premier ministre serait en résidence surveillée, avancent ceux qui croient savoir que M. Kolélas logerait dans une résidence secrète mise à disposition par la présidence de la République. Une autre rumeur promet une déclaration imminente de l’ancien maire sur la réactivation de l’alliance URD-PCT (1).

La réalité apparaît pourtant simple et aurait pu faire l’objet d’un communiqué du MCDDI, le parti de M. Kolélas. Il aurait pu consister à dire que ce dernier se conforme au deuil tel que le prescrit la tradition Kongo. Celle-ci veut que le veuf (ou la veuve) se retire et observe le silence pendant une période de 45 jours au cours de laquelle il (ou elle) ne communique que par personne interposée.

Il reste néanmoins que l’ancien maire est un homme politique de premier plan, une personnalité dont ses partisans notamment attendent impatiemment qu’elle redynamise l’opposition. Dès lors aussi bien sa rencontre secrète à Paris avec « l’homme des masses » (ce dernier aurait bel et bien transité dans la capitale française, de retour de Chine, et se serait rendu dans la banlieue ouest de Paris présenter ses condoléances à Kolélas, qui résidait chez sa fille) que les conditions actuelles de son séjour à Brazza suscitent moult interrogations.

(1) Le vent semble tourner pour Ntumi. Relation de cause à effet après le retour de Kolelas ? En tout cas après les incidents de jeudi qui ont fait 7 morts à Brazzaville le pouvoir a donné un ultimatum au « chef rebelle » pour qu’il ordonne à ses ex-combattants de décamper de Brazzaville dans un délai d’une semaine… Entre temps, le pouvoir a disposé des militaires dans certains coins stratégiques des quartiers sud.

Etroubéka

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La galaxie familiale de Mpila

La famille présidentielle, celle qui truste le pouvoir au Congo se porte bien. Merci. Le journal « La Lettre du Continent » du début du mois d’octobre nous le rappelle qui distingue le « premier cercle familial omniprésent, omnipotent » du « deuxième cercle de frères au service d’une ambition régionale » du « troisième cercle d’amis financiers français ». Tout ce beau monde a la confiance du grand chef.

Dans le premier cercle, trône le neveu Jean Dominique Okemba « le spécial » surnommé aussi « le vice-président », chargé des services des Renseignements dont s’occupe aussi le général Hilaire Moko, un autre neveu. Dans ce cercle opèreraient également Edith Lucie Bongo la fille, présente dans le business, sa demi-soeur Claudia, le frère Denis Christel « le pétrolier », Sandrine et les autres neveux Edgar et Willy Nguesso. Sans oublier Antoinette « Ngouli » l’épouse (voir les photos dans l'article ci-contre).

Le deuxième cercle comprendrait des « frères de la lumière » initiés par les soins du chef et qui se retrouveraient dans « la grande loge du Congo ».

Quant au troisième cercle on y rencontrerait pêle-mêle les français Jean-Yves Ollivier, Hubert Pendino (surnommé « Tchipendino » à Pointe-Noire et Opendino à Oyo ! précise-t-on), Jean-Paul Pigasse, « grand manitou de la com extérieure », Jacqueline Salat Baroux…

Tout va donc pour le mieux au Congo.

Nzumba M.